Moi, naturiste… jamais?

Par Clémentine Ouellet.

Dans les années ’90, mon conjoint revenant d’un congrès en Californie m’annonce qu’il a vécu des moments agréables les derniers jours de son séjour là-bas, expérience spéciale qu’il a apprivoisée après seulement quelques heures. Sous le soleil du désert californien, il venait de découvrir le naturisme, m’exprimait ce sentiment de bien-être d’être sans vêtements et m’avouait qu’il souhaiterait me faire connaître ce nouveau mode de vie.

Première réaction : ça ne va pas? Jamais de la vie, il n’en est pas question!

S’en est suivi un « cours » de persuasion sur les bienfaits du naturisme, appuyé d’une vidéo sur l’acceptation de son corps.

Bien que j’aie très bien compris tout ce qui se disait et que les points apportés étaient très logiques, je restais sur mes positions : pas question de devenir naturiste. Malgré cela, mon conjoint me convainc de nous rendre en Californie et de tenter l’expérience du naturisme dans un petit complexe clothing optional avec un petit appartement avec patio privé où je pourrais apprivoiser la nudité. Les premières heures, je dirais même les premiers jours ont été très pénibles pour moi, ne pouvant imaginer d’être nue publiquement. Cette première expérience a été difficile mais à la fin de la semaine, je me sentais un peu moins gênée.

Nous avons fréquenté d’autres centres naturistes, et tranquillement, j’ai pris conscience de toute la philosophie du naturisme : le respect de la personne, la simplicité, l’égalité et la convivialité qui y règnent. Tous sont égaux et on te sourit, on te parle, on se lie d’amitié avec toi pour ce que tu es et non pour ton apparence, ni pour ce que tu portes ou possèdes. J’ai apprivoisé ce mode vie ponctuel timidement.

Je ne me vois toujours pas faire du tennis, du ballon-volant ou me promener nue dans des sentiers, mais je fais quand même des activités avec mon conjoint et c’est un plaisir de se rendre dans les centres naturistes. Ce qui est important, c’est de se sentir bien avec ce qu’on fait et jamais je ne me suis fait pointer du doigt parce que je me promenais  avec un gaminet (t-shirt). Seule règle : nudité dans la piscine… et je dois avouer que c’est agréable.

Je ne me sens toujours pas une naturiste aguerrie mais j’aime bien le pratiquer avec mon conjoint, en vacances ou lors d’activités organisées par le GNQ. Nous sommes assurés de trouver la nature et le calme mais aussi des gens sympathiques et une convivialité difficile à retrouver dans d’autres lieux de villégiature.

Ah! Ce que l’amour nous fait faire!

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